Trump vassal obligé de Netanyahu

Une question à laquelle il n’est pas possible de se soustraire est pourquoi tant de bruit et de fureur contre ce que certains géopoliticiens de plateau-télé appellent avec hauteur le « régime » de Téhéran. Il est avéré que tel qu’il s’est comporté depuis quarante ans, l’état iranien s’est montré corrompu jusqu’à l’os, hyper agressif à l’égard d’Israel et imbriqué avec un pouvoir militaire avide d’expériences. Les gens les mieux à même de témoigner des dangers de ce gouvernement sont les Iraniennes et les Iraniens qui réclamaient, ces dernières années, l’élémentaire faveur à quoi beaucoup d’humains tiennent : une vraie considération à leur égard, le droit de vivre joyeusement et la liberté : Femme, Vie, Liberté ! Après une répression féroce et interminable de ce mouvement, j’ai entendu de prudentes paroles suggérant que l’on percevait des signes de fatigue policière chez les mollahs. Par ailleurs je n’ai jamais entendu ni les durs d’Israel ni les tenants de MAGA prendre seulement parti pour les femmes iraniennes.

C’est alors que l’on nous sert les menaces de disparition totale d’Israel proférées par des gouvernement iraniens. Il y a du vrai. Face à la moindre contrariété, les mollahs ne ratent pas une occasion de s’en prendre à Israel. Faut-il pour autant prendre au mot ces rodomontades ? Le grave journal Le Monde du 22 juin 2025 affirme que « Teheran produit de l’uranium enrichi à 60 %, un taux qui reste sous le seuil militaire, mais constitue une étape majeure pour l’atteindre. » Qui sait seulement où se balade cet uranium déjà enrichi ? C’est donc au nom d’une supposition qu’on a envoyé à 80 mètres sous la roche des bombes de 15 tonnes qui ont tout brisé sur leur passage et dont on a oublié de signaler les effets à long terme. Qu’on se rappelle le pauvre secrétaire d’état de George W Bush, Colin Powell, agitant devant les caméras de la télévision en guise de preuve de l’existence des armes de destruction massive de Sadam Hussein un tube à essai forcément mortel. Personne n’a jamais trouvé les fameuses armes. Lance-t-on des guerres aussi dévastatrices sur des conjectures ? Rappelons-nous aussi que c’est un coup de colère de Trump 1 qui a cassé des pourparlers multilatéraux qui, selon tous les observateurs sauf Trump, avançaient au moins vers une entente réciproque. 

Quel autre argument ? Détruire l’indéchiffrable Iran pour en finir avec sa propre peur ? Ceux qui sont prêt à s’engager sur ce chemin de bord de falaise savent-ils ce qu’est l’Iran ? Peu d’Etasuniens y compris dans le gouvernement nordaméricain en ont ne serait-ce qu’une petite idée. Savent-ils ce que l’humanité doit à la Perse puis à l’Iran en terme de poésie, d’astronomie, de cinéma ou d’architecture ? Dans le fil de cette réflexion et sans nous faire passer du coq à l’âne, on pourrait aussi suggérer à Netanyahu qu’il existe une attitude qui a de meilleures chances que la guerre d’aboutir à une paix solide, c’est de considérer à tout hasard ses voisins. Admettre que les Palestiniens ont eux aussi le droit de vivre chez eux, par exemple. Beaucoup de tentatives de paix depuis quatre-vingt ans ont échoué à un cheveux près. Certains dirigeants d’Israel ont essayé, mais pas Netanyahu. Son ressort intime ne nous regarde pas, mais ce n’est visiblement pas la paix. C’est pourtant bien d’Israel à Gaza que l’on parle lorsqu’on se demande pourquoi tant de fureur et de vacarme. 

À ce sujet, la dernière trouvaille de l’armée d’Israel est d’attirer les jeunes Palestiniens (affamés à dessein) pour les tirer à coups de fusil lorsqu’ils font la queue pour quelques grammes de farine ou trois litres d’eau. Je ne m’aventurerai pas à qualifier les mortelles astuces du pouvoir israélien à Gaza afin de venger l’horreur et l’affront de la journée du 7 octobre 2023. Mais je remarque qu’il est souvent question d’initiative divine dans ce scénario. Entre Trump et Netanyahu, se consolide une complicité de peuples élus. Cela explique peut-être l’obstination d’un pays de 340 millions d’habitants, surpuissant à tous égards, à valser sur un tempo dicté par une poignée de fondamentalistes de ce petit pays dont la singularité est de s’accrocher à la terre qu’une divinité lui aurait promise. Sans doute la divinité ignorait-elle que cette terre était déjà habitée par des fellahs. Tout le monde peut se tromper. Les Européens qui ont monté ce coup tordu dans le dos des mêmes fellahs afin de faire oublier la shoah qui leur démangeait la conscience se sont aussi trompés. Tout ça ne tient debout pour personne et surtout pas pour les Palestiniens qui n’ont rien à voir avec cette embrouille. 

Je hasarde une dernière explication à tant de cacophonie et de fureur. C’est que la flamboyante internationale des dictateurs de la planète (comprenant au minimum Xi Jinping, Trump, Modi, Netanyahu, Poutine, Khamenei, Erdogan, Kim Jong Un, etc), sait qu’elle a le vent en poupe et voudrait en profiter pour mettre main basse sur la terre comme sur la mer et les piller à sa guise. Il n’est pas sûr que ce projet soit ni réaliste ni élégant. Certains pensent même que c’est une impasse. J’ai le souvenir, soit dit en passant, qu’une des bonnes idées qui tentent de mettre d’accord les citoyens avec leur devenir est de considérer qu’il leur appartient de choisir leur destin. Ça s’appelle le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Une sorte de démocratie en somme. On pourrait réessayer ça pour la paix au Moyen Orient comme pour l’habitabilité de la planète. Si l’on accordait quelques vacances méritées aux mollahs, à Trump, à Netanyahu et même à Poutine tant qu’à faire, les gens d’Israel et de Palestine, trouveraient probablement une façon de cohabiter qui inspirerait d’autres égarés du pouvoir. Oui-oui, probablement. À tout hasard en Ukraine, en RDC ou au Darfour… Il y a du pain sur la planche.